1. C’est quoi un spam, exactement ?
Le spam désigne un courrier électronique non sollicité, généralement envoyé en masse à des destinataires qui n’ont pas exprimé leur consentement. Ces messages peuvent être commerciaux, frauduleux ou simplement indésirables.
Les filtres anti-spam utilisés par les clients de messagerie détectent ces envois grâce à plusieurs critères :
- Une adresse IP suspecte,
- Un nom de domaine non authentifié,
- L’usage de certains mots,
- Un faible engagement des utilisateurs,
- Un taux de signalement élevé.
En clair, même un email légitime peut être considéré comme spam s’il ressemble, de près ou de loin, à du courrier indésirable.
1. Pourquoi vos emails atterrissent dans les spams ? (Et ce que vous perdez à chaque envoi)
1) Les filtres anti-spam sont (devenus) redoutablement intelligents
Les outils de messagerie comme Gmail, Outlook ou Yahoo utilisent des algorithmes sophistiqués pour analyser chaque email :
- La présence de certains mots clés typiques du courrier indésirable
- La vérification de l’adresse IP de l’expéditeur
- La cohérence du nom de domaine et de l’adresse électronique
- L e score de réputation
L’historique d’envois - Le comportement des destinataires (ouverture, clics, signalements…)
Autrement dit, il ne suffit pas de bien écrire : il faut aussi optimiser techniquement vos campagnes pour passer les barrages.
2) Vous utilisez des mots ou des expressions "à risque"
Certains mots, souvent utilisés dans des emails de type phishing ou trop commerciaux, sont surveillés de près par les filtres anti-spam. S’ils sont trop nombreux ou mal intégrés, vos emails risquent d’être automatiquement redirigés vers le dossier indésirable.
Exemples de mots ou expressions à risque : “Offre exclusive” , “Gagnez de l’argent rapidement” , “Cliquez ici maintenant” , “Gratuit”, “Urgent”, “Sans risque”, “Garanti”.
Cas concret :
❌ Objet : “Offre gratuite - Cliquez ici pour gagner 500€ sans effort !”
✅ Objet : “Un petit cadeau pour vous remercier de votre fidélité 🎁”
3) Vous êtes signalé comme spammeur (par vos propres abonnés)
C’est là que le bât blesse : les signalements sont l’un des critères les plus décisifs. À partir d’un taux de plainte supérieur à 0,1 %, vous êtes considéré comme un risque par les fournisseurs d'accès.
Selon ReturnPath, un taux de plainte supérieur à 0,1 % (soit 1 personne sur 1 000 qui vous signale comme spam) suffit à compromettre votre réputation d’expéditeur.
Et qui dit mauvaise réputation dit :
- De emails directement filtrés vers le dossier spam
- Des campagnes entières bloquées
- Une liste diffusion blacklistée
- Une perte de contacts et des abonnés mécontents
3. Les 3 critères techniques pour éviter que vos emails finissent en spam
La majorité des erreurs qui vous envoient tout droit dans le dossier spam ne sont pas visibles à l’œil nu… parce qu’elles sont techniques. Et pourtant, ce sont ces paramètres qui influencent directement votre réputation, votre taux de plainte et vos résultats de campagne.
Voici les 3 paramètres techniques à maîtriser :
1) Authentifiez votre domaine avec SPF, DKIM et DMARC
C’est la base. Sans cette triple authentification, vous envoyez vos courriers électroniques sans carte d’identité. Résultat : les filtres anti-spam les bloquent.
- SPF (Sender Policy Framework) permet d’indiquer quels serveurs sont autorisés à envoyer des emails pour votre nom de domaine. Cela empêche des spammeurs d’usurper votre identité.
- DKIM (DomainKeys Identified Mail) ajoute une signature cryptographique à vos messages. Cela prouve qu’ils n’ont pas été modifiés entre l’envoi et la réception.
- DMARC (Domain-based Message Authentication, Reporting and Conformance) est le chef d’orchestre : il dicte quoi faire si SPF ou DKIM échoue.
2) Utilisez une adresse IP et un nom de domaine fiables
Quand vous envoyez des emails depuis une adresse IP suspecte (par exemple une IP partagée avec d’autres expéditeurs peu scrupuleux), vous risquez le blocage automatique.
Idem si votre nom de domaine est trop jeune, ou s’il n’a pas encore fait ses preuves.
Nos conseils :
- Optez pour une adresse IP dédiée si vous envoyez régulièrement
- Évitez les changements d’IP trop fréquents
- Utilisez toujours le même domaine d’envoi pour construire votre réputation
Première étape : chauffer les domaines d'envois avant l'utilisation (demandez à votre routeur quel est sa stratégie et technique de chauffe avant de choisir leur solution).
Cas concret : Paul, e-commerçant, utilisait une IP partagée avec d'autres expéditeurs. Résultat : son domaine était bloqué chez Yahoo sans qu’il s’en rende compte. Après avoir basculé sur une IP dédiée et configuré DKIM, ses taux d'ouverture ont bondi de 7 à 23 %.
3) Surveillez votre réputation
On ne le répétera jamais assez : votre réputation est votre meilleur allié. Elle dépend de :
- Votre taux de plainte
- La qualité de votre liste diffusion
- Votre taux de réception (emails effectivement délivrés)
- Vos taux d’ouverture et de clic
Pour aller plus loin, découvrez : Email spoofing : l’usurpation d’adresse email décryptée et les solutions pour s’en prémunir
Dès que les fournisseurs de messagerie détectent une baisse d’engagement ou une montée des signalements, ils vous placent sous surveillance… ou vous classent directement en courrier indésirable.
4. Comment construire un contenu d’email qui passe les filtres anti-spam ?
Votre infrastructure est prête, vos protocoles sont en place… mais vos emails finissent encore en spam ? C’est sûrement le contenu de vos messages qui pose un problème.
Les filtres anti-spam scannent chaque mot, chaque lien, chaque image. Et si quelque chose leur semble suspect, votre mail est recalé.
Envie de comprendre les racines du problème ? Retrouvez ici les origines du SPAM, les techniques employées et solutions pour s'en protéger
1) Attention aux mots déclencheurs de spam
Certains termes sont devenus de véritables drapeaux rouges. Trop souvent utilisés dans du courrier indésirable, ils déclenchent des alertes immédiates.
Exemples de mots ou expressions à utiliser avec parcimonie :
- “Cliquez ici immédiatement”
- “Offre gratuite”
- “Gagnez de l’argent”
- “Promotion exclusive”
Cela ne veut pas dire que vous devez bannir ces termes, mais les utiliser dans un contexte crédible, avec modération.
Et pour maximiser l’impact dès l’objet, inspirez-vous de ces 10 exemples d’objets d’emails efficaces.
2) Équilibrez texte et visuel
Un email composé uniquement d’images est fréquemment considéré comme suspect. Pourquoi ? Car les filtres ne peuvent pas lire les éléments visuels, et les spammeurs l’utilisent pour contourner les contrôles.

3. Envoyez un message pertinent pour chaque destinataire
Plus vos emails sont génériques, moins ils intéressent… et plus, ils risquent d’être signalés comme spam. Vos clients messagerie attendent de la personnalisation, de la valeur.
Pensez à :
- Utiliser le nom du destinataire
- Segmenter selon les comportements (clics, téléchargements, etc.)
Adapter le contenu selon l'étape du parcours client
Cas concret : Vous vendez un logiciel B2B ? N’envoyez pas un email générique type “Gagnez du temps avec notre outil” à toute votre base. Segmentez : envoyez un guide “3 automatisations simples pour les RH” aux DRH, et “Comment intégrer l’outil à vos CRM” aux CTO.
5. Les 3 bonnes pratiques d’envoi pour rester en boîte de réception
On parle souvent de contenu ou de configuration technique… mais la manière dont vous envoyez vos emails compte tout autant.
Une bonne boîte mail (comme Gmail, Outlook ou Yahoo) analyse vos habitudes : à qui vous écrivez, à quel rythme, avec quel niveau d’interaction. Et il agit en conséquence. Voici comment garder vos messages dans la boîte de réception - et surtout, éviter qu’ils ne soient classés comme courriers indésirables.
1) Nettoyez et segmentez votre liste de diffusion
Une liste de diffusion trop large, non entretenue, ou remplie d’abonnés inactifs ? C’est la porte ouverte aux signalements pour spam.
Faites régulièrement le ménage :
- Supprimez les destinataires inactifs depuis plusieurs mois
- Utilisez des outils de validation d’email pour éviter les adresses invalides (ex : NPAIs)
- Créez des segments par comportement (clics, ouvertures, dernières interactions)
💡 Pourquoi c’est important ? Parce que chaque interaction positive (ouverture, clic) est un signal de fiabilité pour les services de messagerie.
2) Envoyez au bon moment, au bon rythme
Un envoi massif, soudain, et sans logique ? C’est le meilleur moyen d’attirer l’attention des filtres anti-spam.
Voici ce qu’il faut faire :
- Maintenez une cadence régulière (hebdo, bimensuelle… mais constante)
- Évitez d’envoyer à toute votre base en une fois (préférez le fractionnement)
- Testez vos horaires : certains jours/horaires augmentent vos chances d’atteindre la boîte réception
Et surtout : n’automatisez pas sans contrôle. Il vaut mieux moins d’envois, mais mieux ciblés.
3) Offrez une vraie valeur à chaque email envoyé
Si vous voulez que vos lecteurs restent engagés, vous devez leur donner une bonne raison d’ouvrir vos emails.
Exemples :
- Un guide gratuit ou une ressource exclusive
- Une réduction personnalisée
Une alerte utile (mise à jour, nouveauté produit, rappel)
🎯 L’idée, c’est que l’email devienne attendu, pas subi.
Et pour éviter les plaintes ou les suppressions automatiques, ajoutez systématiquement :
- Une phrase claire de désabonnement
- Une fréquence ajustable (mensuelle, hebdomadaire…)
- Un aperçu clair du contenu dès l’objet ou le pré-header