1. Qu’est-ce que le BIMI et pourquoi c’est crucial pour votre entreprise ?
La délivrabilité de vos e-mails n’est plus seulement une question de technique, c’est devenu un véritable enjeu de confiance. Dans un contexte où les escroqueries par e-mail explosent et où les clients deviennent méfiants face à la moindre communication douteuse, afficher clairement votre logo de marque directement dans la boîte de réception peut faire toute la différence. C’est exactement ce que permet le BIMI.
Le BIMI (Brand Indicators for Message Identification) est une norme émergente qui affiche le logo de votre entreprise à côté de vos e-mails dans la boîte de réception de vos destinataires.
Mais attention, ce n’est pas juste un petit bonus graphique : c’est une preuve visuelle d’authenticité. Pour qu’un e-mail puisse afficher ce logo, il doit répondre à des critères stricts de sécurité, notamment une politique DMARC active. Cela signifie que seuls les e-mails légitimes envoyés depuis votre domaine peuvent bénéficier de cette signature visuelle.
Au-delà de la visibilité, le BIMI renforce votre image de marque et rassure vos clients : ils savent immédiatement que l’e-mail vient de vous et pas d’un imposteur. Résultat ? Moins de risques de phishing, une meilleure délivrabilité et une expérience de messagerie plus fluide pour vos contacts.

2. Comment fonctionne BIMI concrètement ?
Concrètement, le BIMI repose sur une mécanique simple, mais rigoureuse. Lorsqu’un serveur de messagerie reçoit un e-mail, il commence par vérifier si le message est conforme aux normes SPF, DKIM et DMARC.
Si tout est conforme, il va chercher dans les enregistrements DNS du domaine si un enregistrement BIMI est disponible. Cet enregistrement contient un lien vers un fichier SVG : votre logo.
Mais attention, ce fichier ne peut pas être un simple logo copié-collé depuis votre site web. Il doit respecter un format très spécifique : SVG Tiny Portable/Secure (Tiny PS). C’est une version allégée et sécurisée du SVG, imposée pour garantir la compatibilité et la sécurité.
Dans certains cas, un certificat d’authentification appelé VMC (Verified Mark Certificate) est également requis. Ce certificat permet de prouver que vous êtes bien le propriétaire du logo que vous tentez d’afficher. Ce niveau de validation offre une garantie supplémentaire contre l’usurpation d’identité.
Le processus complet ressemble à ça :
- Votre domaine applique strictement DMARC.
- Un enregistrement BIMI est ajouté dans le DNS.
- Le logo SVG est hébergé en ligne.
- Un certificat VMC est obtenu. (C’est facultatif, mais c’est souvent requis)
Les fournisseurs de messagerie affichent le logo validé à côté de vos e-mails.
3. Quels sont les prérequis pour activer BIMI sur votre domaine ?
Avant de pouvoir afficher fièrement votre logo dans la boîte mail de vos clients, quelques conditions techniques sont incontournables. Le BIMI ne s’active pas d’un simple clic : il s’appuie sur un socle solide de protocoles d’authentification déjà en place.
Voici la checklist des prérequis :
- DMARC doit être activé avec une politique en mode “quarantine” ou “reject”. Si vous êtes encore en mode “none”, le BIMI ne sera pas pris en compte.
- Vous devez créer un fichier SVG au format Tiny PS. Ce format spécifique est requis pour garantir la sécurité et la compatibilité du visuel.
- Selon le fournisseur, vous devrez obtenir un certificat VMC (Verified Mark Certificate). Ce certificat est délivré par une autorité de certification reconnue et prouve que vous êtes bien propriétaire de votre marque et de son logo. Il peut être également appelé CMC (Certification Mark Certificate) dans certains cas.
- Enfin, vous devrez ajouter un enregistrement DNS de type TXT associé à votre domaine. Cet enregistrement précisera l’URL de votre logo SVG et, si besoin, le lien vers votre certificat.
Si l’un de ces éléments manque, le BIMI ne pourra pas s’afficher correctement — voire pas du tout.
4. Comment configurer BIMI pas à pas ?
Vous avez validé tous les prérequis ? Parfait. Il est temps de passer à l’action et de configurer BIMI étape par étape. Voici le processus complet :
Étape 1 : Créer un logo SVG conforme
Votre logo doit être vectoriel, carré, sans effet visuel superflu (ombres, dégradés complexes…) et au format SVG Tiny PS. Si vous n’avez pas de graphiste, certains outils spécialisés ou prestataires proposent la conversion adaptée pour BIMI.
Étape 2 : Obtenir un certificat VMC
Dans le cas des fournisseurs exigeants comme Gmail, il faudra faire appel à une autorité comme DigiCert ou Entrust pour obtenir un certificat VMC (ou CMC). Cela implique une vérification de votre identité de marque (similaire à un certificat SSL EV).
Étape 3 : Ajouter un enregistrement DNS BIMI
Ajoutez une entrée TXT dans la configuration DNS de votre domaine :
- v=BIMI1 indique la version.
- l= donne l’URL du fichier SVG.
- a= est optionnel (à ajouter uniquement si vous avez un certificat VMC).
Étape 4 : Tester la configuration
Utilisez des outils comme BIMI Inspector ou Google Postmaster Tools pour valider votre implémentation. Cela vous permettra d’identifier d’éventuels blocages (format de fichier, enregistrement DNS mal écrit, certificat non reconnu…).
5. Quels fournisseurs supportent le BIMI aujourd’hui ?
Tous les fournisseurs de messagerie ne sont pas encore alignés sur le BIMI. Cela peut compliquer la compréhension du déploiement, d’autant plus que chacun a ses propres exigences (certificat VMC ou non, format de logo, protocole DMARC…).
Voici un point à jour des principaux acteurs :

À noter : même si Apple Mail n’a pas de gestion BIMI propre, il peut afficher le logo si le message provient d’un domaine BIMI-compatible, notamment via Gmail.
Cette diversité de support rend indispensable une configuration robuste et évolutive. Ce n’est pas parce que vous voyez le logo chez Yahoo qu’il apparaîtra automatiquement chez Gmail… surtout si le certificat VMC n’est pas en place.
6. Quels résultats attendre du BIMI ? Études de cas et chiffres
Si vous hésitez encore à investir du temps et du budget dans le BIMI, sachez que les retours terrain sont très positifs — et mesurables.
1. Augmentation du taux d’ouverture
Des études (dont celles menées par Entrust et Valimail) montrent une hausse moyenne de 10 à 20 % du taux d’ouverture pour les e-mails dotés d’un logo BIMI visible dans la boîte de réception. Ce simple visuel renforce la familiarité et réduit la crainte de fraude.
2. Meilleure délivrabilité
En rendant obligatoires les normes DMARC strictes, le BIMI pousse à une hygiène technique bénéfique. Résultat : moins d’e-mails en spam, moins de blocages par les FAI, et un meilleur score d’expéditeur.
3. Plus de confiance et d’engagement
Le BIMI agit aussi comme un signal de qualité. Un e-mail avec votre logo inspire plus de confiance, notamment dans les contextes sensibles (confirmation de commande, relance, communication post-achat). L’impact se ressent sur le taux de clic, mais aussi sur les conversions.
Étude de cas
Une entreprise e-commerce française ayant mis en place le BIMI sur son domaine a constaté :
- +18 % d’ouvertures sur Gmail
- Une baisse de 23 % des signalements "indésirables"
- Une augmentation des réponses aux emails transactionnels (+12 %)