Pourquoi l’authentification email est indispensable en 2025 ?
1. L’email, un canal aussi essentiel que vulnérable
Chaque jour, des millions d’emails frauduleux circulent. Et si votre domaine n’est pas protégé, vous en êtes peut-être la cible… ou le complice involontaire.
L’authentification email est un ensemble de mécanismes techniques qui permet aux serveurs de réception (comme Gmail ou Outlook) de vérifier que l’expéditeur est légitime, que le message n’a pas été falsifié, et qu’il peut être délivré en toute sécurité à son destinataire.
En résumé, elle empêche les pirates d’envoyer des emails en votre nom, sans que vous le sachiez, cette technique s’appelle le spoofing.
👉 Pour vous prémunir contre le spoofing, le mieux est de comprendre de quoi il s’agit et comment l’éviter : Email spoofing : le guide contre l’usurpation
2. Ne pas authentifier ses emails = exposition maximale
Si vous n'êtes pas sérieux pour protéger votre domaine, les FAIs considèrent qu'ils ne peuvent pas vous faire confiance pour délivrer des messages honnêtes et donc vous ne passerez pas leurs charte de qualité pour arriver en boîte.
Leur rôle est de protéger les internautes qui ont choisi leur solution pour traiter leurs données et leurs emails.
Comme un videur ne vous laisse pas entrer en boite mal habillé.e, un FAI ne vous laissera pas entrer si vous n'êtes pas authentifiés. Ne pas mettre en place ces protocoles, c’est comme laisser les portes de votre entreprise grandes ouvertes. Voici ce qui peut arriver :
- Vos emails finissent directement dans les dossiers de spam,
- Vous risquez aussi que votre domaine email soit blacklisté, et que vos campagnes soient bloquées.
- Des hackers peuvent envoyer des faux messages à vos clients, avec votre nom d’expéditeur. Ce qui entache indirectement et directement votre crédibilité.
- Votre devoir est de vous protéger mais aussi les clients qui vous ont fait confiance en vous divulguant leurs données
3. Les exigences des FAI et des outils modernes
Les grandes plateformes de messagerie exigent désormais une configuration parfaite. SPF, DKIM et DMARC. Ce sont devenus des standards, et sont vérifiés automatiquement à chaque envoi.
Mais ce n’est que la première partie du travail. Si vous ne suivez pas les plaintes utilisateurs signalées via les boucles de rétroaction, vous risquez de continuer à envoyer des emails vers des destinataires qui vous considèrent comme indésirable.
Le résultat : vous impactez négativement et potentiellement durablement votre réputation et votre domaine.
Ce qui vous amènera à un gros travail de régulation et des pertes associées directes.
SPF, DKIM, DMARC : les fondations de votre sécurité email
1. SPF – Dites aux serveurs qui peut envoyer pour vous
SPF (Sender Policy Framework) est le premier rempart contre l’usurpation d’identité. Concrètement, vous allez dire aux fournisseurs de messagerie : “Voici la liste des serveurs autorisés à envoyer des emails depuis mon domaine”.
Comment ? En publiant un enregistrement SPF dans votre DNS. Ainsi, lorsqu’un email est reçu, le serveur du destinataire vérifie si l’IP de l’expéditeur figure dans cette liste. Si ce n’est pas le cas ? C’est peut-être un pirate et l’envoi est automatiquement bloqué.
Une erreur fréquente : des configurations trop permissives (+all) ou contradictoires. Un seul SPF par domaine, bien structuré, c’est la règle.
Pour maîtriser tous les pièges de ce protocole, découvrez notre article dédié : SPF : éviter l’usurpation d’identité et les blocages FAI
2. DKIM – Signez vos emails pour garantir leur intégrité
DKIM (DomainKeys Identified Mail) ajoute une signature cryptographique à chaque email sortant. Cette signature est générée à partir d’une clé privée, propre à votre domaine. Le destinataire peut la vérifier grâce à la clé publique que vous avez publiée dans votre DNS.
Objectif : prouver que le contenu de l’email n’a pas été altéré depuis son envoi.
💡Si la signature DKIM ne peut pas être vérifiée (clé absente, mauvaise syntaxe, email modifié), le message peut être considéré comme suspect… voir rejeté.
Une configuration précise est donc essentielle : DKIM : pourquoi vos emails sont rejetés
3. DMARC – Orchestrer la réponse aux échecs d’authentification
DMARC (Domain-based Message Authentication, Reporting & Conformance) vient compléter le trio. Ce protocole permet de :
- Définir quoi faire si un email échoue à l’authentification SPF ou DKIM ;
- Recevoir des rapports d’analyse détaillés sur les tentatives frauduleuses.
Vous indiquez, via un enregistrement DNS, une politique : none, quarantine ou reject. L’objectif est d’arriver progressivement à un niveau de rejet total des emails non conformes… mais seulement après tests et analyses.
Tous les conseils pour implémenter DMARC sans bloquer vos emails légitimes sont à lire ici : DMARC : sécuriser vos emails contre le spoofing
Comment vérifier que vos emails sont bien authentifiés ?
1. Lisez les en-têtes pour détecter l’authentification
Chaque email que vous recevez contient un en-tête technique (header) visible en quelques clics. C’est ici que vous pourrez voir :
- le résultat de la vérification SPF (pass, fail, softfail, etc.),
- la signature DKIM utilisée,
- et le verdict DMARC (alignement, politique appliquée, statut).
Exemple : dans Gmail, ouvrez l’email 👉 cliquez sur les trois points 👉 « Afficher l’original ».

2. Utilisez des outils en ligne pour analyser vos envois
De nombreux services gratuits permettent de tester en direct vos emails :
- Mail Tester : vous envoie une note de délivrabilité.
- MXToolbox : vérifie vos enregistrements DNS.
- Dmarcian : décode vos rapports DMARC.
Les 4 erreurs les plus courantes à éviter
Même avec les meilleures intentions, une mauvaise configuration peut ruiner vos efforts. Voici les erreurs les plus fréquentes qu’on rencontre lors des audits techniques chez MO&JO — et surtout, comment les corriger.
1. Un enregistrement SPF mal formé
- Plusieurs SPF pour un même domaine (interdit) ;
- Un syntaxe incorrecte (v=spf1 ...) ;
- Des IP manquantes ou entrées include obsolètes.
2. Une signature DKIM invalide
- Une clé publique manquante dans le DNS ;
- Un mauvais sélecteur DKIM ;
- Une clé trop courte ou expirée.
Renouvelez vos clés régulièrement, surtout si vous utilisez des outils tiers comme Sendinblue ou Mailchimp : chaque plateforme a ses propres sélecteurs.
3. Une politique DMARC mal définie
- Une politique none qui reste en place trop longtemps ;
- Un alignement SPF/DKIM non respecté ;
- Une absence de destination pour les rapports DMARC.
Vous ne savez pas par où commencer avec les rapports XML ? Utilisez des services comme Dmarcian ou EasyDMARC pour les lire facilement.
4. Ignorer les signaux d’alerte des FAI
Votre domaine commence à être bloqué ? Vos taux d’ouverture chutent ? Il est peut-être temps de surveiller votre réputation d’expéditeur.
Ces signaux d'alertes sont les prémices de problèmes plus graves ou de blocages plus profonds qui vous amèneront à un travail de fond de récupération de réputation important.
Au plus vite ces signaux sont identifiés et pris en compte avec des actions correctives, au mieux vous pourrez préserver votre mine d'or (et oui, votre data avec des communications adaptées est un socle de business essentiel).
Pour les autres FAI’s : Surveillez régulièrement les rapports de fin de campagnes. Les signaux de blocages sont souvent visibles rapidement (ex : taux d'ouverture en chute libre = potentiellement une large partie de vos messages délivrés en spam). Votre routeur d'email vous fournit aussi un rapport de délivrabilité par FAI, c'est votre meilleur allié.